SERIAL KILLER ⟩ I left a note said you know, I love the thrill of the rush Elle remet du rouge à lèvre sur sa bouche gercé. Rouge. Ecarlate. C’est vulgaire. Ça la vieilli. Passé la vingtaine, toute année de plus n’est qu’un poids de plus sur la beauté flétrie d’une femme. Elle se gâche. Oui, voilà, elle se
gâche.
Figé dans le temps à cet instant T, à ce moment précis, elle ne serait qu’une photo, prise en haute résolution qui éclairait tous ses défauts, toutes ses rides, ses plis, ses taches de rousseurs qui lui mangent la peau.
Son cou alourdi par des bijoux conséquents. Ses épaules ensevelissent sous une fourrure épaisse.
Elle est frêle, maigre. On dirait une enfant déguisé avec les vêtements de sa mère.
Ses seins ronds, généreux, plein comme des fruits,
mûre.
Mûre. On a presque envie d’y posé la bouche.
Ses ongles trop foncés mettent en valeur les rides de ses mains alourdies par des bagues en or massives. Opportuniste.
«
Arrête. »
Elle sort une clope de son étui. Le porte-cigarette est très chic, étincelant en argent. On dirait qu’il ne lui appartient pas. Il dénote. Pièce rapporté d’un tableau grossier.
Elle est nerveuse. Ça se voit. Ça se sent, une odeur âpre de transpiration cachée par un voile parfum. De musc aussi, il est plus doux lui encore, cachée par les couches de vêtements épais. Elle tremble, un léger son de métal s’entrechoquant contre du métal résonne sur ses gestes. Musique de fond de sa nervosité latente.
«
Tu me fixes. Arrête. C’est tout. S’il te plait. »
Sa voix flanche. Elle supplie presque. C’est vrai que je la regarde. Il le faut. Elle mérite d’être regardée. Ses cheveux dégueulent sur ses épaules comme une lampée de bière coulant sur du luxe.
«
Pourquoi ? »
Un long tube qui touche bientôt son sourire crispé. Et il brûle. Maintenant il brûle. Comme sa réclamation.
«
Parce que je te le demande. »
Elle est agressive. Les dents serrés, tachés un peu de son rouge, elle n’articule presque plus. Elle grogne presque. Elle pointe son doigt décharné vers moi, telle une menace. Elle s’est reculée, s’enfonçant dans les coussins du fauteuil. Position défensive d’une femme sur la sellette.
Et à cet instant, je me demande pourquoi cette femme est-elle attirante ? Les crocs dehors, vulnérable, prête à mordre. Ma main touche sa cuisse, son
bas résille.
Sa peau palpite sous mes doigts.
Et je m’en rappelle. Je me souviens pourquoi cette femme, cette dame, pour qui je n’ai que du dégout, de la rance, m’appâte si inexorablement.
«
T’ai-je même un jour écouté ? »
Le mot de trop, la phrase à ne pas dire. Elle gigote, bougeant ses hanches contre l’assise. Elle est gênée. Changeante comme le vent, elle joue, elle feint, elle endort.
Baisse tes armes, Bastien. Baisse les, laisse-moi gagnée. Tu le veux, non ? Que ta main glisse, qu’elle s’insinue, qu’elle vainc ce territoire déjà conquis. «
C’est peut-être là, le problème. »
C’était sec, c’était froid. Glacial. La brise a parcouru mon échine, et s’est fini dans le bas, jusqu’en haut de ma tumescence. Sommet d’une bassesse. Sorcière habile, comédienne aux multiples talents.
Et je doute. Je doute. De sa sincérité, de la mienne. De qui a tort, de qui a raison. Grand palais des mensonges, la marque de l’hypocrisie bien amenée n’est qu’une lumière au bout de chemin. Le chemin de ses draps.
«
C’est ton âge. »
Elle s’arrête. Elle ne bouge plus. Figée, altéré. Elle me jauge, elle hurle silencieuse. Et je la vois. Entière, complète. Enfin retrouvé. Sa haine. Sa honte. Ce qui n’était qu’une erreur de jeunesse, la mienne surtout, lui est balancée au visage. Et elle l’encaisse.
«
Arrête. »
Elle flanche, acculée contre le propre mur qu’elle a bâti. Elle sort une nouvelle clope, sa fébrilité factice laisse place à la vraie, la tangible. L’inquiétude profonde d’avoir à faire face à ses propres erreurs. Celle qui recouvre son excitation première.
«
C’est tout ce que tu sais dire ? Arrête ? T’avais qu’à arrêter toi. »
Je me venge. Je le sais. Elle le sait. Elle pourrait m’en vouloir. Oui, si elle en avait la force, si sa culpabilité n’avait pas déjà effacé ce qui restait de sa conscience. Juvénile, voilà ce que j’étais. Innocent et con. Persuadé d’avoir gagné le gros lot. D’avoir touché l’intouchable. D’avoir frôler cette limite sans jamais la franchir.
«
Tu fais l’enfant, Bastien. »
Elle pose sa voix sur les failles. Ma main se resserre s’agrippant à sa chaire. Elle glisse la sienne sur la mienne, elle serre aussi. Plus fort. Plus fort. L’empêche-t-elle de bouger ou l’encre-t-elle un peu plus ? Même elle n’a pas la réponse.
Je t’en veux, tu sais ? Un peu plus à chaque sifflet, un peu plus à chaque rejet. «
J’en suis un. Je pourrais être le tien. »
Mes phalanges se dégagent. Elles s’éloignent. Elles la lapident. De
regret. De
remord. Avec ses propres bagues. Ses propres royautés.
Elle me répond par le silence. Qu’a-t-elle à dire ? Rien. Tout est dit. Tout est établi.
Ma chaise se recule. Elle m’éloigne d’elle. Je me lève, droit, fier. J’attrape une de ses cigarettes. Qui
brûle.
Brûle.
«
Tu m’abandonnes ? »
Elle me regarde, ses yeux ressemblent aux miens. Une innocence presque attendrissante lui peint le visage. Ses bagues s’agrippent à ma manche. Elle me retient. Juste un instant, juste une seconde. Une éternité.
«
Comment le pourrais-je ? »
Sa poigne lâche. Soumission muette, incomprise. Elle me laisse faire le choix. Décision qu’encore elle ne peut pas prendre.
Je la laisse, elle et sa croix. elle et ses
choix.
Je l’abandonne pour mieux la retrouver. Je l’abandonne pour me le prouver.
Oui. Tu en es capable. Je capitule. 
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. Actuellement âgée de vingt ans, je viens de paris. Concernant le forum, je pourrais faire acte de présence souvent, d'autant plus que mon personnage est un inventé. Et puis, je tiens à vous dire que j'ai aucune idée de la tête ou même de l'histoire du personnage, j'ai juste balancé des mots sur une pages et ça a donné ça.
Ton histoire est tellement géniale, hâte de lire la suite de ta fiche 
