Il l’emmerde avec ses questions, ses réflexions, sa jalousie maladive. Aiden se tire après l’avoir fait taire. Il s’enfuit au club pour avoir une soirée pénard. Parce que même le plus relou des clients n’arrive pas à la cheville de son déchet de petit-ami en tant qu’emmerdeur. Petit-ami est d’ailleurs un grand mot, surtout en ce moment. Aiden veut qu’il parte, le laisse mais l’autre reste. Ironique. Il marche dans la nuit, nullement effrayé. Ça ne lui fait plus rien depuis ce jour-là. Qu’ils viennent, Aiden les attend. Les gens, n’importe qui. Il s’en fout. Tout ce qu’il veut, c’est de l’air. Ou simplement s’étouffer dans celui du club, rien de plus. Alors il ère jusque là-bas et revêt son attitude de jeune fantasme. Il entre en scène pour le plus grand plaisir des pervers, des voyeurs, des adorateurs. Aiden se trémousse pour les émoustiller, leur faire cracher des billets. Il a repéré une proie facile. Un qui craquerait sa braguette avec un seul regard. C’est malheureux de ne voir que ça mais ils sont tous les deux gagnants. Aiden survit, le vieux retrouve deux secondes sa jeunesse et s’en va. Si c’est pas beau. Aiden danse pour lui, joue à ce petit jeu habituel. Il le titille, l’attire, lui fait en vouloir plus. Il crée ce fantasme inatteignable. Enfin impossible jusqu’à ce qu’il soit chez lui. Heureusement que les mains droites existent. Aiden s’occupe de lui jusqu’à ce que les billets pleuvent. Qu’il en ramasse à la pelle et que d’autres le demandent. Le vieux disparaît, satisfait. Aiden le suit du regard jusqu’à ce que quelqu’un de bien plus intéressant capte son regard. Lui. Monsieur je m’enfuis est là. Aiden vient tout juste de l’apercevoir. Depuis combien de temps est-il là ? L’a t-il vu avec ce vieux croûton ? Peut-être bien. Aiden le fixe. Se laisse transpercer par son regard. Il est chasseur et proie. Ça dure depuis ce qui semble être longtemps pour Aiden. Ce jeu, ces regards insistants, ces messages lancés dans l’air mais invisibles pour les autres. Aiden n’a pas encore réussi à l’attraper mais ce soir, ce sera différent. Il le sait. Le sent. Ce sera différent parce qu’il l’a vu et qu’il vient de se mettre à marcher en sa direction. Hypnotisé, fasciné par les yeux du mystérieux. Il avance, se faufile entre les clients. Les lumières dansent sur lui mais ça, il s’en fout. Il ne voit que lui. Et sa main n’attrape que son bras. La prise tenace parce que cette fois, il ne le laissera pas s’enfuir. « Est-ce que je...devrais danser pour toi ? » Phrase lancée maladroitement mais c’est au trouble qu’on doit ça, au contact, à l’électricité qui circule entre eux, à ce nouveau tournant dans leurs regards insistants. Au début d’une étincelle.

c'est trouble. perturbant, et pourtant hypnotisant. il est là, perdu dans un monde qui n'est pas le sien. perdu dans ce monde qui reflète avec exactitude tous les pêchés réunis. devra t-il se confesser demain matin, certainement pas. il était certes croyant, mais loin d'être pratiquant. les néons éclairant la chaussée, il pénètre dans ses lieux dont il avait ses petites habitudes depuis quelques jours. il se mêle à ces vieux pervers, ces alcooliques.. ces hommes, avides de chair tendre et certainement bien plus jeune que la leur. il observe les alentours avant de s'appuyer contre ce même mur qui le supporte à chacune de ses visites. il cherche l'objet de ses désirs d'un bref coup d'oeil, le trouvant avec une certaine aisance. impossible de passer inaperçu, il devait surement être le plus jeune de ces lieux. des regards croisés, soutenus, mais seul la musique assourdissante est maitre de cette conversation muette, sans mot, ni expression. ezio reste planté là, observant son semblable s'occuper d'un vieil homme, éprouvant presque un certains dégout en voyant la scène. après quelques instants, il le voit, revenir et cette fois, c'est un pas décisif qui le porte face à lui. ezio ne peut fuir comme à son habitude. le temps qu'il réalise, il était déjà face à lui. danser pour lui ? certainement pas. « Commence par m'offrir un verre et en suite, j'aviserai de ce que je veux réellement. » encore faudrait-il qu'il sache ce qu'il veut, ce qui était loin d'être le cas. la musique reprend sa place entre ce faible dialogue et voilà qu'ezio cherche à fuir, encore. cependant, cette fois-ci, il ne quitte pas l'endroit, non, loin de là. il préfère prendre place au bar, fixant toujours avec attention son vis à vis, lui demandant presque d'un coup d'oeil de le rejoindre et prendre place à ses cotés. dieu seul sait comment cette soirée se terminera, mais dans tous les cas, si dieu est capable de lire dans les pensées, ezio serait bon pour brûler en enfer.

Ses yeux. Aiden est perdu. Plongé dans ce regard qui en dit plus que les mots. Il attend une réponse, un signe dans cette pupille. Mais la voix de l’autre s’élève. Un verre. Est-ce que c’est pour le fuir ? Peut-être bien vu qu’il semble disparaître. Aiden ne répond rien. Il acquiesce. De toute façon, c’est le seul moyen de l’inconnu pour savoir ce qu’il veut. Il n’y a qu’un choix. Aiden n’est pas forcément autorisé à faire ça. À se poser avec un client mais ils le laisseront faire. Il est leur poule aux œufs d’or, leur vitrine. c’est un avantage non négligeable. L’objet de l’attention d’Aiden s’échappe, cette fois-ci un peu moins loin. Il va seulement au bar. La musique étouffe la possibilité d’une conversation sur le chemin. Aiden le suit, bêtement. Curieux, il en veut plus, toujours plus malgré le trouble. L’autre le fixe. C’est un jeu. Ses yeux commandent Aiden. Il s’assoit à côté de lui, hypnotisé et hypnotisant. « Qu’est-ce que tu veux boire ? » c’est ce qu’il voulait non ? Se faire offrir un verre. Aiden obéit. Il attend une réponse quand la manager débarque. Il sent sa présence et son parfum eau de cologne derrière lui. Aiden se retourne pour lui faire face et sous son regard insistant, il parle. « Je l’aide juste à choisir quoi boire. C’est pour un show privé. » Mensonge ou presque. Elle, elle n’est jamais souple dans le règlement. S’en fout de ses apollons. Elle les pense tous remplaçables, même Aiden alors qu’il leur en fait gagner beaucoup. « Le salon est libre. » répond t-elle simplement. Traduction : dégage du bar avec ton client, c’est pas meetic. Aiden se lève, plonge un instant son regard dans celui de l’autre. Ça veut dire suis-moi, ne t’enfuis pas. Il le supplierait presque. Il dit au barman de leur apporter les boissons au salon. Il aura son verre, promis. Aiden attrape son bras et l’emporte, le traîne jusqu’au salon sous le regard de la manager. Dès qu’il le peut, il lui murmure quelques paroles. « Ne t’en fais pas, je paierai s’il le faut. »